dimanche 17 juin 2007

Mais comment font les autres?

Ca y est, la fête ent finie. J'ai passé tellement de jours à tout mettre en place et à tout organiser qu'il ne me reste qu'une indescriptible fatigue et une énorme pagaille dans la maison.
50 ans de vie commune, on l'a célebré hier.
Ils ont vécu ou survécu, ils ont traversé plus de flots en tourmente que n'importe quel navigateur en déroute et pourtant ils étaient là.
Maman pas trop sûre dans les nouveaux habits qu'on avait été lui choisir mardi. Papa fier de resortir la veste du costume de mon mariage et d'encore rentrer dedans.
La cérémonie à la mairie que je craignais s'est bien déroulée. La nana qui était venue leur rendre visite trois fois pour un peu mieux les connaître a fait un boulot formidable. Elle a parlé de chaque couple de jubilaire d'une manière intime mais pas trop, mettant à l'honneur la personnalité de chacun, sans pour autant mettre l'accent sur les malheurs qui les ont accablés.
A la fin, j'ai été la remercier, elle que je connaissais un peu par ses activités dans la ville, m'a parue vachement humaine et ça m'a plu. Peut être est ce parce qu'elle avait pris le temps d'écouter mes parents, parce qu'elle avait pris soin de leur offrir une belle cérémonie pour fêter leurs 50 ans de mariage. Ou peut être est ce juste parce que l'espace d'un instant, j'ai vu qu'elle les avait trouvés attachants et qu'elle avait voulu à sa manière leur rendre hommage.
Ensuite retour maison, course pour que tout le monde ait en main un petit four et un verre de champagne; course pour que tout le monde se sente à l'aise et se sente heureux d'être là.
Je crois que j'y suis parvenue.
Mon père serrant tout le monde dans ses bras avant de partir, remerciant encore et encore.
Me téléphonant dès qu'il est rentré à la maison pour me dire qu'il avait vraiment apprécié que j'aie tout organisé, que c'était super.
Je donne de mon temps, de ma vie et de mes cheveux blancs pour eux tous les jours. Mais le faire et se rendre compte qu'enfin il y a du sourire et du bonheur pour eux au bout, c'est gratifiant et bouleversant.
Ce matin, j'erre dans la maison vide parsemée de cadavres de bouteilles et de petits fours écrasés sur la moquette. Mais je suis incapable de bouger le petit doigt, je suis vidée.
J'ai juste un coeur gros comme ça gonflé de joie d'avoir vu mes parents sourire.