dimanche 28 janvier 2007

Projets

Pour un intérieur bien rangé, attelez vous à mettre de l'ordre dans votre extérieur.
Quand j'ai la tête un peu embrouillée, il me faut compartimenter, nettoyer, ranger, confectionner mon chez moi, ça me rassure.
Cette semaine a été un reflet parfait de cet état d'esprit.
Je me suis mise en tête de revoir l'emplacement, la déco et l'arrangement de chaque pièce de la maison.
Alors je feuillete les catalogues, je cherche des idées, je bouge des meubles, je fais des essais, bref je m'occupe les idées.
Première cible, la chambre de fils aîné. Je voulais changer la déco ou du moins l'accentuer car rien n'était vraiment établi, à part des chouettes couleurs au mur.
Première étape, aller chez les fous de suédois, acheter des petits meubles pour ranger tout un tas de bricoles qu'un enfant affectionne, des décos rigolotes pour les murs et une nouvelle housse de couette aux tons chauds.
J'y ai mis des heures entières, frottant, rangeant, astiquant mais le résultat est là: au délà d'une belle chambre dans laquelle il se sent bien, je me suis couchée tous les soirs ereintée mais d'une vraie fatigue, de celle qui permet à mon corps de lâcher prise la tête à peine sur l'oreiller sans avoir d'idées noires.
De plus, la sensation d'avoir fait des choses par moi-même et fière du résultat.
Je suis sans cesse admirative de ces blogs créatifs où les mamans passent des heures à confectionner des habits, des plaids, des broderies, de la déco maison...moi qui suis bien maladroite de mes deux mains gauches, je me trouve bien en émoi quand je réussis à donner belle allure à des objets ou des pièces, sans avoir eu recours à des professionnels.
Et vous comment vous occupez vous l'esprit quand votre intérieur tourne en rond (ou pas rond)?

mardi 23 janvier 2007

Nouvelles technologies

A l'ère où on s'envoie un sms pour souhaiter ses voeux, qu'on envoie un email à son collègue de bureau 2 mètres plus loin, j'avais commencé à étudier l'hypothèse d'acheter un portable pour mon fils aîné (9 ans depuis peu)
Alors qu'on arrivait à la conclusion avec son papa qu'il était bien trop tôt pour qu'il sache (non pas s'en servir correctement car je ne doute pas un instant qu'il aurait compris en un éclair le fonctionnement de la chose) comment gérer les coûts et l'utilisation parfois abusive d'un téléphone personnel, par un beau soir de décembre, ma belle famille décide de lui offrir en cadeau commun, un portable.
J'ai trouvé ça extrêmement gentil et je suis sincèrement contente pour lui, même si ça va un peu à l'encontre des principes d'éducation que j'avais mis en place.
On passe sur la joie, les cris, les bisous distribués à tout le monde, les sauts de cabri toute la soirée, bref ce pré ado a l'air content.
Ensuite viennent des questions un peu plus sérieuses, genre: ai je du crédit, puis je m'en servir, c'est quoi mon numéro, vite introduire des supers images dans l'appareil, qui pourrais je bien apeller etc etc
Il s'avère que ma belle maman qui avait été acheter le cadeau avait pris un modèle avec une carte prépayée de 5 euros.
Le soir même, une fois des numéros dans la mémoire de la bête, fils aîné envoye son premier message à un de ses meilleurs amis.
"coucou, c'est moi, tu vas bien?"
réponse: té ki toi?
"je suis *filsainé*, j'ai reçu un téléphone, prends mon numéro"
réponse: sé sa, je vé te kroir..
"si je te promets, c'est moi, apelle moi si tu veux"
(l'ortographe de mon fils n'a pas été changée mais avant d'envoyer ses messages il me demandait de le corriger, et n'ayant pas encore connaissance du langage sms, il utilisait encore des vrais mots existant dans des dictionnaires, ce qui je ne doute pas, risque de changer d'ici peu)
Le bref échange épistolaire de grand cru terminé, la question lui vient de combien a bien pu lui coûter la conversation. Vérification faite: 2 euros. "ouahh c'est trop cher, c'est pas possible"! Bah si chéri et ce sera encore pire depuis chez nous (pour la petite histoire je suis frontalière, et donc mes coûts téléphoniques avoisinent parfois le PIB d'un petit pays d'Afrique. Tous mes messages et appels passant toujours par le roaming international)

Le lendemain après l'école, je récupère l'enfant dûment muni de son portable, et je me rends compte qu'il a une triste mine.
Et oui il n'a plus de crédit.. il avait trouvé qu'il serait sympas d'apeller sa mamie (sur un fixe donc) avec qui il est resté longtemps au téléphone, essentiellement à lui expliquer (elle qui a 73 ans, qui perd parfois un peu la carte et pour qui l'usage du Gsm s'apparente à envoyer des fusées sur Mars), qui il était, pourquoi il l'apellait (ce qu'il ne savait pas spécialement), et que non il n'y avait aucune catastrophe majeure dans la famille qui justifiait le fait que son petit fils l'apelle.

Le lendemain, avec son argent de poche, il décide de recharger sa carte de 10 euros. Soit.
Fin de journée, je reçois un appel de ma meilleure amie. Dis donc je savais pas que *filsainé* avait un Gsm.
Bah oui, belle famille, cadeau etc. Comment l'as tu appris?
Bah il m'a appellé, j'étais dans le train (à l'étranger), beaucoup de bruit je comprennais pas tout mais voici le résumé de l'appel:
FA:Bonjour
MA:Bonjour
FA:Tu vas bien?
MA:Euh oui, qui es tu?
FA:Bah c'est moi *Filsainé*
MA: Ah!! et tu apelles pourquoi??Il est arrivé quelque chose? (oui j'ai un entourage de gens stressés...)
FA: Ah non tout va bien, mais comme j'ai reçu un gsm pour mon annif alors je t'apelle.
MA:Ah bah c'est bien, je note ton numéro comme ça.
FA/Ah oui c'est une bonne idée ça.
MA: Je suis contente que tu m'aies apellé mais vaudrait mieux que tu raccroches tu uses tous tes crédits tu sais loulou.
FA: Ah oui c'est vrai, m'enfin c'est quand meme sympas d'apeller avec son téléphone...T'est où au fait?
MA: dans le train...
FA: ah et tu vas où???
MA: je vais à ***** pour mon boulot
FA: Ah?? et c'est bien ton boulot? bla bla bla bla bla bla bla bla bla

Le soir:
Mamannnnnnnn (voix de desespoir), il ne me reste plus que 3 euros sur mon gsm :o((((

Je décide alors de le sensibiliser aux coûts mais pour ne pas le désespérer, je change sa carte prépayée en un autre fournisseur (le même que quasiment nous tous, pour économiser) et je souscris à une formule un peu spéciale.
Chéri, dorénavant, tes textos son gratuits pour peu que tu sois en **** (du bon côté de la frontière), après 16 heures ou les week ends.
Chic alors maman, je pourrais envoyer plein de textos à *** après 16 heures.
Oui mon coeur.

Le lendemain, encore: maman maman après 16 heures, je t'enverrais plein de messages au bureau, puisque c'est gratuit.
D'accord chéri.

15.30: je lui envoie moi même un message lui demandant si tout va bien, si l'école ça a été et si le petit frère est en forme.
16.01: je m'attends à recevoir un message: rien
16.20: toujours rien
16.45: rien
17.00: nada
17.15: je le récupère. Et lui demande pk il ne s'est pas servi de ses sms gratuits.

Mais maman! J'avais plein de choses à te dire et plein de messages à t'écrire mais avant 16h, après je savais plus quoi te dire, alors j'ai pas voulu gaspiller pour rien dire donc j'ai rien envoyé...

Je crois qu'il est pas encore mûr pour la communication...

samedi 20 janvier 2007

On ne fait plus l'amour

Non ceci n'est pas un titre racoleur dédié à des milliers de requêtes Google, mais bien une réalité.
Beaucoup de couples après un certain nombre d'années de vie commune, se laissent envahir par le quotidien, les enfants, la réalité de l'autre, les frustrations et en oublient de laisser la parole à leur corps car leur tête prend le dessus.
L'émoi d'un premier baiser, le frisson d'une première caresse maladroite, le palpitant des premières découvertes en corps à corps, envolé, balayé par les mots non dits, les couches à changer, les maladies des enfants, le stress d'un emploi, les malheurs de la famille et tout le reste.
Et au final, le constat que le couple ne se retrouve plus jamais sur la même longueur d'onde.
On parle des mêmes sujets, souvent on a la même opinion, on partage les mêmes lieux, les mêmes gens, les mêmes secrets, on vit à la même heure, on a reglé les aiguilles de sa pendule personnelle sur le même rythme, mais plus jamais on ne laisse le corps parler.
Le désir bestial qui vous prend le bas des reins, l'étourdissement d'une langue qui vous savoure, la fièvre d'un regard disant plus que des mots, des mains qui fourmillent de l'envie de l'autre, un corps qui ne répond plus qu'à sa propre volonté. Tout ça on l'a oublié. Pourquoi?
Parce qu'on a des attentes. On a attendu de l'autre des choses que parfois il ne nous a même pas promis, mais c'est à ça qu'on rêvait quand on était petite fille.
Parce qu'on a eu du mal, celui là même qui vous brise le coeur et vous mine au quotidien si l'autre n'a pas été présent dans la douleur, si l'autre n'a pas écouté vos coups de coeur.
Parce qu'on apprend à vivre seule en couple. Parce qu'on ne partage plus qu'un lavabo, un lit et des minots.
Parce qu'alors qu'on se veut humaine, ouverte d'esprit et pieuse, on ne pardonne pas à l'autre de vous avoir laissée seule dans vos heures creuses.
Parce que vous êtes l'épouse sur le papier, à la vie à la mort, monsieur le maire ne peut avoir tort.
Parce que ce n'est tout de même pas une fleur que l'on arrose, parce qu'il ne faut tout de même pas l'apprivoiser telle une rose.
Parce que vous avez des devoirs, une entreprise que vous ne pourriez laisser choir.
Parce qu'on ne va quand même pas écouter des heures, parler d'autre chose que de moteurs.

Et puis un jour le constat, amer, inhumain, impensable.
Vos corps ne se rencontrent plus, ils jouent à des rendez vous manqués, ils évitent l'inévitable.
Comment peut un homme fonctionner sans l'essence même de son organisme, comment dire à un ouvrier qui trime toute sa vie, que ses biens sont partis dans un séisme.
C'est impossible, pas vivable, on crie au scandale et on accuse.
On soupçonne la coupable de frigidité, elle en perd son statut de muse.
Les années ont balayé, les souvenirs de soirs d'été, où un corps enflammé, du votre avec plaisir a joué.
Vous a fait rugir, trembler et jouir. Vous a caressé avec amour, parcouru sans détour.

On oublie les conversations d'un soir, les mots dits, les coeurs noirs.
On oublie qu'on était absent, de corps et d'esprit pendant des ans.
Il faut une solution et vite, le quotidien vous mine, il vous faut un coït.
La vie de couple est ainsi faite, que les corps ne cheminent plus ensemble, restent en hosmose les têtes.
Et les souvenirs, et les enfants et tout ce qu'on a bâti.
Malgré qu'on aimerait désespérement, s'aimer à nouveau sans ressentis.

jeudi 11 janvier 2007

Les rêves sont en nous

On a chacun nos envies secrètes, nos espoirs.
Sur le plan personnel, financier, sportif, professionnel, loisirs ou d'autres.
Moi parmi une bonne dizaine, j'aimerais écrire. Je le fais déjà un peu ici à ma manière, mais j'avoue que de trouver l'inspiration pour raconter les aventures d'un certain petit sorcier à lunettes rondes me tenterait assez (et devenir millionnaire et reconnue de tous aussi, cela va de soi).
Une idée me trotte dans la tête depuis quelques temps; elle n'a rien à voir avec la célébrité ou la gloire et encore moins avec celui dontonnedoitpasprononcerlenom, mais elle me souffle partage et complicité. Evidemment je ne sais si elle est réalisable.Voilà pourquoi j'aimerais votre avis.
Il existait un jeu quand on était petits qui consistait à piocher des mots dans un chapeau et chacun devait inventer une mini-histoire contenant ces mots là.
Moi je me disais que si on tentait ensemble d'écrire comme une sorte de nouvelle ça pourrait être sympas.
Il y en a un qui commence et il attend que quelqu'un se propose pour la suite (publiée sur blog avec lien vers chapitre précedent), et le suivant écrit le troisième chapitre et ainsi de suite.
Le tout se doit d'être cohérent évidemment pour qu'on ait envie de le lire malgré qu'il y aura (et c'est bien là l'intérêt de la chose) divers styles d'écriture.
Je ne sais si je m'exprime clairement...
Qu'en pensez vous? Est ce surréaliste de penser que l'on peut se rapprocher les uns des autres par l'écriture? Est-ce que c'est un concept qui existe déjà ailleurs?
Bref tous vos commentaires sont les bienvenus. J'attends vos idées.
J'oubliais!Ceux ou celles n'ayant pas de blog mais étant lecteurs et tentés par l'aventure pourraient bien évidemment participer envoyant à l'un d'entre nous leurs textes qui seraient aussi publiés.

mardi 9 janvier 2007

Celle qui m'accompagne

Si je devais compter depuis combien d’années je lui jure fidélité
Si je devais calculer les voyages que j’ai consumés sans ambages
Si je devais faire une ode à mes poumons, leur crier des félicitations
Si je devais faire ici un repentir, de tout mon monde ensevelir
Sous une âcre fumée noire, aux allures de crématoire…

Même ainsi…

Je ne pourrais l’incriminer, la blâmer ou accuser
J’aime son goût et même sa réputation de voyou
Son odeur et même son prix de voleur
Sa présence même si elle a causé bien des absences
Sa fidélité même si elle est pas bonne à marier

Elle accompagne mes jours et je m’en languis la nuit
Elle calme mes nerfs toujours et m’épaule sans bruit

Certains me lâchent sans discours, parfois même sans un regard
Elle s’ancre alors à mes poumons lourds, me bichonne comme une sorcière sans fard
La vie me confronte plus qu’à son tour à la grande décideuse
Elle sort ses plus beaux atours de manière insidieuse

Elle a sa place partout chez moi, je ne lui refuse aucun de mes émois
Elle ne m’octroie que le sommeil, mais parfois de remords avec elle je veille
Elle a traversé toutes les crises, contrairement à d’autres, sans couardise
Elle a même vaincu haut la main, mes tentatives de divorce sans lendemain

Et pourtant c’est bien elle que j’aimerais quitter
De son odeur me désimprégner
Ne plus sentir sur mes épaules le poids
D’une vie courte alors que j’avais le choix

Ce texte m’a été inspiré par une certaine initiative

samedi 6 janvier 2007

Faisons le point

Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont envoyé des e-mails en chaîne pendant toute l'année passée car grâce à votre bonté:

1-J'ai lu 170 fois que MSN Hotmail allait supprimer mon compte
2 -J'ai accumulé environ 3000 ans de malheur et je suis morte 67 fois à cause de toutes les chaînes que je n'ai pas renvoyées!
3-Quand je sors d'IKEA, je ne regarde personne, car j'ai peur qu'on m'emmène dans un hôtel, qu'on me drogue, pour après m'enlever un rein afin de le revendre au marché noir
4- J'ai versé toutes mes économies sur le compte d'Amy BRUCE, une pauvre petite fille qui a été malade à l'hôpital plus de 7 000 fois.
5-Mon GSM Nokia gratuit n'est jamais arrivé, ni les entrées pour le concert des Rolling stones que j'avais gagnées
6-J'ai inscrit mon prénom parmi 3000 autres sur une pétition et j'ai peut-être sauvé une espèce menacée d'écureuil nain à poil dur en Biélorussie orientale .
7-Je connais enfin la recette pour ne plus être seule en amour: il suffit d'écrire le prénom d'une personne sur un papier en pensant très fort à elle puis de se gratter le luc en se tournant dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'une Renault 4L
8-J'ai lu au moins 25 tomes de tous les préceptes du DALAI LAMA et j'ai accumulé du bonheur pour au moins les 4690 prochaines années
9 -Sans oublier les 50 fois où j'ai dû scruter mon écran nuit et jour pour détecter le fameux message qui contenait ce virus que même Microsoft, Mac affee, Norton Symantec etc. étaient incapables d'éradiquer....et qui, non content de bousiller le disque dur, risquait de flinguer la chaîne stéréo, la télé, la cafetière et même le sani broyeur !!!!!!
IMPORTANT: si vous n'envoyez pas ce texte par mail dans les prochaines 10 secondes à au moins 8500 personnes, un dinosaure venu de l'espace viendra bouffer toute votre famille demain à 17h30 !

Enfin malgré tout ça, essayez quand même de passer une belle année :-)

Tic Tac

Alors que certaines nous incitent à raconter nos soirées (http://lajeunebergere.blogspot.com/2007/01/se-coucher.html), je vais ici vous raconter mes levers.

Ayant la chance de ne "prester" que 4 jours semaine, mon jour de congé je me la joue relax, je lève les enfants dans la bonne humeur, je prends mon temps, j'embarque le plus petit en pyjama, et moi même je m'affuble d'un simili de tenue, la première qui me tombe sous la main (dépareillée il va de soi) et je conduis mon ainé à l'école.
Arrivée sur les lieux, un brin de bienséance me rapelle ma tenue et j'évite soigneusement de quitter mon véhicule de peur d'heurter des âmes sensibles à la vue de mes cheveux hirsutes, de mon vieux jogging avec des traces d'eau de javel et les quelques traces de mascara de ci de là que j'aurais par mégarde laissées traîner sur mon faciès.

Par contre les jours où je bosse (4 autres jours donc), le scénario est tout à fait différent.
La veille, dans une délicieuse béatitude qui n'atteint que ceux qui ont bossé péniblement toute leur journée et viennent de parvenir à mettre au lit deux enfants surexcités, je savoure le calme revenu, confortablement installée dans mon fauteuil, un bon bouquin à la main. (Variante: xième épisode de DesperateHousewives ou tournée des grands ducs de la blogosphère).

Subitement, il apparaît essentiel de terminer les 17 chapitres du livre sans quoi je ne saurais jamais de quelle façon Morton a identifié le tueur juste en ayant humé l'odeur de ses chaussettes sales ou alors il me semble impossible d'aller me coucher tant que je n'aurais pas visionné l'intégralité de la saison 2, sinon comment deviner qui est le père de Zack??

Quelques heures plus tard, les yeux rougis de sommeil mais la conscience apaisée par le travail accompli, je monte me coucher.
Je m'étends aux cotés de l'Homme qui dans les bras de Morphée git depuis bien longtemps, je mène un combat inégal pour récupérer mon dû en matière de couvertures, je feins d'ignorer l'orchestre philarmonique désaccordé qui s'échappe de ses narines, et finalement je m'endors, quand soudain....
un bruit strident!

J'ouvre un oeil péniblement, je tente de réveiller mon ouïe pour qu'elle identifie le vacarm et là je capte, c'est mon réveil.
Un éclair plus tard et j'aperçois les chiffres lumineux, 7.37h.
Je rameute à toute vitesse mon esprit, mon cerveau et mes idées partis se faire la malle dans le duvet de mon oreiller et je bondis du lit.
Mon réveil étant programmé pour 6.39h, un constat s'impose, je suis en retard.
Je descends quatre à quatre les escaliers et étant donné que j'habite pas un château, je fais deux bonds et j'atterris dans la cuisine.
Oui quand j'atteins un certain degré de stress, je peux me convaincre très fort d'avoir des pouvoirs magiques, c'est mon droit.
La béatitude régnant la veille m'ayant dépourvue de toute pensée logique, j'ai évidemment omis de préparer les sacs, les petits déj ou les habits.

Premier impératif: café. J'ai passé 24 annés de ma vie sans y goûter mais depuis, je ne donne pas cher de la peau de celui qui me le refuserait le matin.
J'appuye sur le bouton de la Senseo pour qu'elle préchauffe, je cours à l'arrière cuisine jetter des gâteaux, petits jus, conserves de légumes, raviolis en boîte, bref tout ce qui me tombe sous la main, dans le sac de mon aîné pour ses récréations...
Je reviens en pestant contre la cafetière qui n'a toujours pas daigné préchauffer, je prépare vite fait des tartines pour le midi de l'enfant, je branche la prise de la cafetière (....), je cherche le sac de piscine et celui de gym, je fouille mon attaché case à la recherche du dossier de ma réunion du matin, je fais couler mon café, je respire, je nettoye l'eau brunâtre qui coule sur le plan de travail (bah oui ni café ni tasse, ça a beau être une Senseo hein...), je prépare les bibis et autres petits déjeuners et je monte.
Chambre de l'aîné, bonjour mon coeur d'amour, lève toi vite, habille toi on pars. Interrogation dans regard ensommeillé et puis: on est encore en retard??! Euh oui...Viiiiite.
Chambre de mon mignon: bonjou maman a va? oui ça va mon petit coeur, vite bois ton bibi, on va vite t'habiller
je cours à la salle de bains brossage de trois canines (le reste se fera la toilette ce soir), ablutions rapides, choisissage d'habits, enfilage, jurage car rien ne sied avec rien, maquillage
Retour chambre, je prends l'enfant, je l'emmène à la salle de bains, je le pose sur la table à langer, je lui change la couche, je l'habille...euh j'ai pas encore ses habits, je le repose par terre, je cours à la chambre, je chope le premier pantalon/pull qui passait par là je reviens, j'habille l'enfant, euh.. plus d'enfant! Je cherche dans ma chambre, je l'apelle, je fouille du regard sa chambre, la salle de jeux, mais où est il bon sang! allez c'est pas marrant, viens vite loulou! finalement je le retrouve enfoui dans le lit de son frère riant de belle.
Je l'atrappe, je croise mon aîné qui en bon petit mec se gratte l'entrejambe et me demande: dis maman, c'est quoi le plus fort, le feu ou l'électricité? parce que j'ai un pokemon électrique qui.... il n'achève pas sa phrase ayant croisé deux secondes mon regard....disant en message codé un truc du genre: si tu t'habilles pas plus vite que ton ombre je te réduis moi-même à l'état de pokemon!
Je lutte avec le petiot qui a décidé qu'il avait aucun impératif ce matin à part aller faire des bêtises chez mamie donc aucune raison de se presser pour s'habiller.
Je lui enfile le pantalon, il le retire, je remets le pantalon, je lace une chaussure, j'attrape au vol la deuxième qu'il a lancée dans un rire, je lui met une manche, il retire l'autre chaussure, bref il s'éclate cet enfant.
Je finis finalement par avoir gain de cause non pas parce qu'il a enfin bien voulu entendre raison mais tout simplement parce que du haut de ses deux ans et demi, il n'a aucune chance contre moi quand je lui fais la prise du chat et que je le ceinture dans mes bras.
Je rameute les troupes, enfilage de vestes bonnets re chaussures pour le petit (il me cherche...) et zou tout le monde dans la voiture.
Ayant visiblement été assez gentille avec je ne sais quelle instance supérieure, ma voiture n'est pas gelée et je peux donc démarrer sur les chapeaux de roues.
Tout en évitant petites vieilles, enfants sur le départ à l'école et chiens errants (oui il y a toujours un chien qui décide de traverser la route les jours où vous êtes en retard) je fouille mes poches à la recherche de la dictée de l'aîné, je la lui fais réciter, je jette un oeil à ma montre et fais de savants calculs pour décider à quelle vitesse je dois rouler pour parcourir vingt kilomètres en moins de 2 minutes.
Je roule d'une main, je rends le doudou au petiot qui l'a lancé à terre de mon autre main, avec ma troisième main j'affine mon maquillage, avec la quatrième je règle la radio pour entendre les infos avec tout leur lot de misères et enfin avec la cinquième je fais signe à la dame qui me souris au bord de la route, sans doute à la vue de mignon qui lui fait des petits signes du bout de ses orteils, oui il n'a plus ni chaussures ni chaussettes....
Avec plus de 17 minutes de retard je m'arrête dans un crissement de pneus devant l'école, je dépose le premier, le deuxième je le lance dans les bras de l'heureuse grand mère, j'avionne pour parcourir les derniers kilomètres me séparant de mon bureau, j'y arrive entière et sauve, j'ouvre les portes, alarmes, coffres, radios, lampes, dossiers, j'accueille le premier client, j'enregistre le premier sinistre, je passe mes premiers coups de fils et je me rends à ma réunion et enfin je m'assieds.
Si vous aussi vous avez des pouvoirs magiques, partagez les.

Morale de l'histoire: finalement le bureau c'est le pied!

mardi 2 janvier 2007

De l'art de dire

Quand j'ai commencé ce blog, j'ai d'emblée signalé mes envies, l'essentiel que je réservais à mes récits. Une sorte de journal intime qui me libérerait de quelques ressentis profonds qui me minaient.
Au fur et à mesure des billets, force m'est de constater que la ligne éditoriale choisie (expression piquée là: http://penseesderonde.canalblog.com/) n'était résolumment pas celle que la plupart des lecteurs attendait.
A savoir que si je couche ici mon parcours de vie, mes pensées sans complaisance et aussi les drames les plus profonds qui ont pu me secouer, ça ne rencontre que très rarement ce que des gens ont envie de lire.
Ce qui est assez marrant c'est que finalement c'est exactement la même chose que dans la vraie vie. Quand des personnes étendent leurs malheurs quels qu'ils soient, les interlocuteurs se sentent mal à l'aise car ils ne savent quelle réaction avoir afin de ne pas les blesser et aussi par l'indeféctible sensation que quoi qu'ils disent, ce sera vain car devant de tels drames ou chagrins on ne sait quoi répliquer.
Ce constat m'est venu devant le peu de visites ou de commentaires laissés.
J'ai donc décidé d'alléger le contenu de mon site de façon discrète afin de ne pas me voir classer éternellement dans la catégorie des cas desespérés qui feraient pleurer dans les chaumières.
Si je ne peux changer ma vie, du moins mon passé et mon vécu, je peux en tout cas essayer d'alléger mon présent et mon futur et par là même mes écrits.
Vous rendant j'espère la lecture plus agréable.
Une question s'est rapidement imposée dans mon esprit: n'est tu pas en train de faire exactement le contraire de ce que tu voulais au départ, à savoir un coin à toi où tu pourrais te libérer sans contrainte, sans avoir à rendre de comptes?
Et j'en suis arrivée à la conclusion que ce blog était bénéfique car il me permettait de narrer certaines douleurs, mais aussi car il me dictait en quelque sorte des autres directions, et que par là donc je m'ouvrais à d'autres sujets et me libérais.

Après relecture, ce post s'apparente étrangement à un bilan d'année comme d'autres pourraient le faire après 365 billets quotidiens. Je n'ai évidemment pas la longévité nécessaire à ce genre d'écueil, je le fais donc à mon échelle.
A l'aube de cette nouvelle année, je ne promettrais pas ici douze mois de blog intensif, ni des changements radicaux dans ma façon d'être mais en tout cas des billets reflétant ce que je suis et m'apprête à devenir, à savoir une jeune femme à 6 ans de la quarantaine, libre dans sa tête et de plus en plus liberée dans son esprit, et bien décidée à croquer dans la vie.

Belle année encore à vous tous.