dimanche 31 décembre 2006

Si

Si j'avais un stylo magique, je peindrais le ciel d'un bleu éclatant pour que jamais vous ne vous leviez sous des reflets gris.
S'il me restait encore assez d'encre, je m'en irais poser des soleils partout pour que le monde entier perçoive ses rayons et sente sa chaleur sur sa peau.
Si je savais coudre, je confectionnerais des couvertures par milliers pour que plus personne n'ait froid sur la planète.
Si je savais cuisiner, je mijoterais des plats dans des marmites géantes pour assouvir la faim de tous ceux que ça tenaille.
Si j'avais une baguette de petit sorcier, je ferais couler de l'eau frâiche dans les bouches de tous ceux que la soif achève.
Si mes pouvoirs me le permettaient, je déclarerais éternelle la paix et la santé pour tous les habitants de tous les comtés.
Si j'avais de longs doigts, je me ferais une joie de chatouiller tous les enfants du monde entier, pour que leurs yeux s'illuminent et pour que leurs rires résonnent.
Une fois tous mes gestes accomplis, j'essayerais de devenir meilleure, je m'efforcerais de voir le bonheur là où il est et je sourirais à la vie.

Mais comme je ne sais ni cuisiner, ni peindre, ni coudre, je m'en vais vous souhaiter une belle année 2007, avec des joies intenses, des bonheurs retrouvés et surtout la santé.

Chaîne

Puisque certains (http://rougesable.blogspot.com/ ) ont eu la gentillesse de penser à moi, je vais à mon tour livrer 5 de mes secrets classés défense.
Je ne sais si ça interèsse quelqu'un d'autre, donc je laisse libre choix à celui ou celle qui me lira de le reproduire à son tour sur son blog.
D'autant plus que mon lectorat étant euh disons assez limité, tout le monde y est déjà passé :-)

1) Lorsque j'étais jeune, il y a donc de cela une bonne paire d'années, sous le coup de l'impulsivité (et de la bêtise à n'en pas douter), j'ai volé un petit objet, un pendentif. Evidemment, je me suis fait prendre...Pendant des années, j'ai joué profil bas chaque fois que je croisais les patrons du dit lieu.
Et récemment, en allant à ma séance de sport hebdomadaire, le prof nous annonce un nouveau venu.. je vous le donne en mille, le patron... un brin défraîchi mais pas dépourvu de mémoire si j'en juge par les regards meurtriers qu'il me lance encore 20 ans après...
je pense que je vais abandonner le sport et me mettre au tricot ...

2) Je suis une adepte des listes de toutes sortes, j'en ai tous les jours plein les poches, plein mon bureau, plein mon sac à main. J'y écris tout. Souvent ça s'apparente à ça: pain, farine, escalopes de veau, aller mutuelle, repasser linge, prendre mon bain, reprendre les enfants chez les mamies.
Et oui, quand je dis tout c'est tout...Le but évidemment étant de barrer au fur et à mesure ce qui n'est plus à faire...Une façon assez facile de me dire que j'ai accompli tout ce que je devais...
ça me rassure et me permet d'oublier ce que je fais mal ou pas du tout.

3) A deux reprises dans ma vie, je me suis retrouvée avec la menace d'une plainte pour attentat à la pudeur.
La première fois des policiers m'ont surprise (pas seule évidemment) faisant l'amour dans une voiture dans les bois (et m'ont reconduite chez moi manu militari à moitié habillée... ou déshabillée c'est comme on veut), la deuxième fois des passants ont apellé les policiers car nous faisions l'amour sur un banc public (dans un lieu pas frequenté ... enfin c'est du moins ce que l'on croyait)

4) Tous les jours mon portable est en mode "silencieux".
ça me permet d'envoyer un texto à 21.57 h disant: "sorry, pas entendu ton message/coup de fil de 10.33 h, car portable sur silencieux"
Ma manière à moi de "filtrer", quand je veux me mettre en mode off.

5) Il y a des bruits qui m'insupportent. Ceux de la nourriture que l'on mâche. Même ceux qui ne sont pas exagerés. Il est très courant qu'à table, chez moi ou ailleurs, je me bouche discrètement une oreille pour ne pas les entendre, tellement ça m'ennerve.

Edit de 2 minutes plus tard: j'ai réussi à mettre un lien dans mes posts!!
ok ça n'a rien d'extraordinaire mais j'ai le droit d'exulter un 31 décembre non?

jeudi 28 décembre 2006

Il était une fois

Une jeune femme convaincue quelque part en elle même qu'elle n'était pas digne d'attention, que les autres ne l'aimaient pas et qu'elle était la seule à faire plaisir à son entourage sans rien recevoir en retour.
La plupart du temps elle faisait bonne figure, omettait de dire de mauvais mots et tentait d'oublier par l'humour ce qui la chagrinait.
Néanmoins lors de son anniversaire, à la fête des mères ou à Noël, elle avait grande peine à réprimer un reproche ou deux, lorsque l'oubli assaillait son conjoint et qu'il omettait de la fêter ne fut ce qu'un petit peu.
En ce Noël 2006, alors qu'elle faisait le tour de sa énième liste des courses et des cadeaux pour satisfaire tout son monde, elle demanda à son époux sur un ton (disons le) un brin cynique: c'est bon, toi t'as pas de courses à faire, tu les as tous tes cadeaux de Noël?
A quoi il répondit: moi c'est ok, j'achète rien comme d'hab, tu le sais bien quand même?
La réponse n'était évidemment pas celle qu'elle attendait et un pincement au coeur plus tard, elle tenta de penser à autre chose, tout en le maudissant intérieurement.
La veille de la naissance de l'enfant Jésus, c'est peu dire qu'elle n'était pas tout à fait habitée de pensées très chrétiennes...
Les invités arrivent, tous les cadeaux sont installés au pied du sapin, elle s'affaire à un quelconque rangement au salon quand elle aperçoit.... un énorme paquet posé contre le mur.
Elle s'y reprends à deux fois pour saisir ce que c'est: un bonhomme de neige.
Non pas un de ceux qui auraient fondu en un clin d'oeil par la chaleur émanant de la cheminée toute proche, mais un avec un corps enrobé de papier jaune, avec une tête verte et deux bras confectionnés avec des morceaux de bambou avec des gants en caoutchouc. Sur son ventre, quelqu'un avait dessiné des gros boutons pour simuler un manteau et un peu plus bas, une main avait écrit: un bonhomme de neige pour DesCrisenLigne.
La jeune femme ne cesse de s'interroger sur le mystérieux cadeau, c'est visiblement pour elle et elle se maudit d'avance d'avoir plus ou moins silencieusement reproché à son époux d'avoir oublié son Noël...
La soirée avance, les enfants sont de plus en plus excités, on décide donc de ne pas attendre minuit comme le veut la tradition familiale pour ouvrir les cadeaux.
Le sien elle l'ouvre en dernier et y découvre un objet qu'elle convoite depuis des années, qu'elle a toujours désiré sans oser se l'offrir et qui lui fait monter des larmes aux yeux...
Son époux, celui qu'elle taxe bien souvent (même si avec raison) d'inattentif, de froid et d'indifférent, avait cherché et trouvé un cadeau qui aurait pu lui faire réellement plaisir. De plus il avait passé du temps à l'emballer, avait soigné son apparence et maintenu le suspens.
Ca doit être ça ce qu'on apelle la magie de Noël...

samedi 23 décembre 2006

Etrennes

A moins de vivre sur une autre planète ou d'être terré au fin fond d'un igloo, vous n'avez pas pu échapper à ce formidable mouvement commercial qui nous entoure en cette période.
C'est la course à l'échalotte pour acheter un Dvd pour tata Germaine ou une boîte de cigars pour l'oncle Roger.
Evidemment, internet nous aide grandement, pour ma part j'ai commandé 90% de mes cadeaux sur des sites spécialistes qui ont livré à temps et en heure de quoi agrémenter mon pied de sapin.
En ce qui concerne les cadeaux, il y a plusieurs écoles:

1) le besogneux: celui qui se creuse la tête pendant des semaines pour trouver ce qui fera plaisir à la cousine Josette et qui parvient avec plus ou moins de succès à lui soutirer un merci lors de la découverte du paquet.
S'il a eu de l'intuition ou la main heureuse, il aura peut-être réussi à lui dénicher le fer à repasser en fonte qui manquait à sa collection, elle se fendra alors d'une banane digne d'Henri Salvador et ils seront potes pour la vie.
2) le je m'enfoutiste: celui qui offre à toute l'assemblée des cendriers en pâte à sel achetés dans un souk lors de ses dernières vacances (variante: le T shirt: i love Costa Brava jaune fluo, taille unique)
3) le "jemecassepaslatête": celui qui remet une enveloppe avec 20 euros dedans à toute sa famille avec la mention "Joyeux Noël". Cela évite les déceptions et les longues files d'attente aux caisses des magasins.
4) le futé: celui qui instaure au sein de la famille le petit jeu du "j'ai un ami":
mettre le nom de chacun des participants sur des petits papiers, déposer le tout dans un chapeau, chacun pioche un nom à qui il devra offrir un cadeau. Une wish list consultable permet à chacun d'offrir le cadeau de son choix à celui dont on aura tiré le nom. Le tout dans le plus parfait anonymat, personne ne sait qui va lui offrir un cadeau, d'où le nom du jeu: "j'ai un ami" (mais je ne sais pas qui c'est)
5) l'anti conventionnel: celui qui proclame que les cadeaux organisés, les fêtes que pour le fric, le conformisme, tout ça tout ça, c'est pas pour lui. Il a acheté de cadeaux à personne. (par contre, il râle si tout le reste de l'assemblée a eu la même pensée à son égard)
6) le j'aipasdebol: lui il a hérité d'une famille dont les membres savent parfaitement quel cadeau ils aimeraient recevoir et pour lui faciliter la tâche ils lui communiquent leurs désideratas suffisamment à l'avance, pour qu'il en soit pourvu le soir ad hoc.
Là où ça se corse, c'est quand sa tante lui a demandé des verres empilables blancs avec liseré bleu marine, taille 13.6 cm.
Ou bien quand la petite cousine a decrété que rien ne lui ferait plus plaisir que Barbie aux Bermudes, objet convoité par toutes les petites de France et de Navarre, et que plus aucun magasin ne possède évidemment de stock. Il va sans dire qu'il pourra remuer ciel et terre, jamais il ne trouvera l'objet de son désir.
Finalement, il le dénochera d'occasion sur Ebay à 320 euros et le recevra le 15 mars.

Bref en un mot comme en cent, Noël et les cadeaux c'est sympas mais parfois ça s'apparente (quand même) (un peu) à une corvée.

Pour ma part, j'ai exceptionnellement réussi à dénicher ce qu'il me fallait avec suffisamment d'avance, ce qui me permettra de ne pas aller acheter des after shave ou des tonnes de boîtes de chocolat en catastrophe demain.

J'ai en vrac dans mon escarcelle (liste non exhaustive):

- des Bd's choisies avec beaucoup d'attention pour un quelqu'un aux goûts précis
- un (formidable) jeu en bois nommé "Carrom" ou "Carambole" avec lequel nous jouïons étant enfants (cadeau collégial)
- des places pour un concert
- un jeu vidéo pour mon tendre qui va me valoir un "T'es la meilleure maman du monde!!"
- un joli carnet pour noter de douces pensées pour une quelqu'une qui n'a pas assez de son blog pour coucher sa prose
- des trucs à gratter (jeux de lotterie) un par personne, pour peutêtre gagner le million (c'est marrant, pas cher et ça plaît souvent)
- des crèmes anti âge pour celle qui commence à en avoir et une jolie trousse de maquillage pour une qui s'aperçoit qu'elle a l'âge d'en mettre

J'oubliais: je fais beaucoup de cadeaux, sans date particulière à ceux qui me sont proches, sans pour autant avoir l'envie d'en recevoir en retour MAIS (il y a toujours un mais), je suis souvent déçue que la réciproque soit rarement d'actualité.
Pour parer à ce genre de déconvenues et de vilains sentiments, je m'achète moi même mes propres cadeaux en y appliquant une superbe étiquette libellée "de moi pour moi" :-)

Et vous qu'offrirez vous? (et qu'aimeriez vous qu'on vous offre?)

jeudi 21 décembre 2006

Lisez moi

Etant une grande lectrice (de blogs, livres, revues, journaux et même d'étiquettes de vin: ma maman disait que dès que j'ai appris à lire il me fallait tout le temps de la lecture, au point qu'à table je récitais à voix haute tous les mots qui m'entouraient si je n'avais pas de livre), je vais essayer de temps en temps de vous faire partager un livre qui m'aura plu pour toutes sortes de raisons et pour lequel j'aurais envie de donner mon avis et pourquoi pas, vous donner envie de le lire.
Il va de soi que beaucoup, dont c'est le métier, le font bien mieux que moi, et cet avis est loin d'avoir une quelconque prétention.

Ces livres que je dévore, peuvent traiter de sujets très différents, je n'ai pas d'affinités précises d'auteur ou genre. Même si je me porte plus volontiers vers un thriller que vers un roman historique.
Mes préférences allant (souvent) à Elizabeth George, Minette Walters, John Grisham, Robert Crais et j'en passe. Des sujets pas toujours joyeux je vous concède mais que voulez vous on se refait pas.

Je vais vous parler ici de Douglas Kennedy et son dernier roman: Les charmes discrets de la vie conjugale.
Je l'ai acheté pour son titre tout d'abord, car la curiosité m'a soufflé qu'il s'agissait peut être d'un récit un peu psycho social qui m'éclairerait un peu sur les relations homme-femme.
J'étais pas loin de la vérité sauf qu'il s'agit ici d'un roman, purement fictif sans grandes théories psychologiques de la part de l'auteur, et qui permet d'analyser de l'extérieur une relation de couple dans une Amérique des années 60 ainsi qu'un climat politique dont j'ignorais tout.

Une belle façon d'analyser ses semblables (et soi-même par la même occasion), en les acceptant comme simples mortels avec leurs défauts et qualités.

Bonnes lectures,

lundi 18 décembre 2006

Aime moi comme tu veux, mais aime moi

Elle a un beau visage avec des lèvres charnues. Un petit air rigolo quand elle fait la moue.
C'est une jolie fille avec un air determiné. La vie l'a dotée d'un petit coté entété.
Un humour désarmant, laissant pantois des hypothétiques amants.
Ceux qu'elle attire par sa jeunesse, sa beauté ou son faux air de sagesse.
Intègre et droite elle suit sa route, on l'imaginerait pas assaillie de doutes.
Parfois sans soleil alentour, derrière des lunettes elle se cache comme dans un four.
D'autres fois on voit qu'elle exagère, son maquillage comme une aventurière.
Ce n'est pas un phénomène de mode, elle en est aux antipodes.
C'est juste que pour aller bosser, les bleus au visage elle doit cacher.
Car celui qui lui a donné de si beaux enfants, celui qu'elle prend tous les soirs pour amant
Lui vrille la peau de cicatrices, lui fait vivre un supplice.
Ce sont des humiliations par dizaines, des absences de respect inhumaines.
Son quotidien est un puits sans fin, de blessures au nom des droits d'un conjoint.
Les années passent sans qu'elle abandonne, cette brute épaisse qui n'aime personne
si ce n'est lui-même et l'orgueil qu'il retire, de cette supériorité qu'elle n'ose contredire
On en a parlé des tas de fois, des arguments j'en ai et des qui ont du poids.
Mais elle s'obstine à courir un amour qu'elle croit exister, même si derrière des coups il est caché
De cette situation j'ai tiré une léçon, aussi dure à avaler que des doses de poison:
seule la victime a le droit, la volonté ou le courage d'un jour dire non et prendre la décision.

samedi 16 décembre 2006

Fleurs


Elle était rouge et brillante, petite mais pimpante
elle focalisait ton regard, me permettait presque d'y croire
tu me vantais ses mérites, sa sportive conduite
sa médaille de voiture de l'année, ton prochain achat m'as tu assuré
entre deux qualités moteur, je guettais un signe ou des pleurs
un truc me permettant de deviner, que tu connaissais ta destinée
on a parlé des heures durant, plus que quand on était enfants
des banalités, et du beau temps, de mon petiot et de ses progrès attendrissants
pas une fois ton regard ne m'a fui, comme si tu t'étais juré de m'offrir l'oubli
de cette fin certaine qui te guettait, de cette maladie qui te rongeait
on mangeait bien en clinique, les infirmières étaient même chics
le traitement pas trop contraignant, les autres patients pas trop chiants
et moi je me mourais à petits feux, de te savoir bientôt emporté aux cieux
sans que je puisse demander une trève, un délai ou à tes veines un supplément de sève
de ces mois de trajets en train, harassants et quasi quotidiens
j'en garde des souvenirs douloureux, des kilomètres anxieux
dans mes bras mon tout petit, mon premier fils, celui que j'avais choisi
de t'offrir comme filleul comme on offre un sacrifice, à un dieu que l'on prie instament d'arrêter ses caprices
hélas le baptême a eu lieu trop tard, tu n'as été parrain que dans les regards
la maladie était pressée résolument, de t'envoyer te reposer au firmament
perdre ses parents c'est être orphelin, veuf est celui qui a vu partir son conjoint
mais quel mot mettre sur cette douleur creuse, la mort d'un frère emporté par la grande faucheuse
tu as toujours été mon idole, celui que l'on imagine paré d'auréole
celui que même la réalité n'a pas terni, celui qui malgré l'éloignement m'a tant appris
un poète l'a dit bien mieux que moi, mais ça reflète encore mon désarroi
"Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye Démontez la lune, et le soleil
Videz l'océan, arrachez la forêt Car rien de bon ne peut advenir desormais "
Depuis tant d'années je garde, précieusement toutes ces larmes
pas une seule fois j'ai visité ta tombe, je refuse de me recueillir sur une ombre
ton rire, tes yeux et ta génerosité, restent profonds, sans la nécessité
de te fleurir un certain 1er novembre, comme annuellement on dépoussière une chambre
une fois de plus on m'a pas compris, j'ai toujours tu, jamais j'ai dit
le vide, la tristesse et le déchirement on assimile à de l'indifférence cette absence de recueillement
je crois pas aux mots sourds, qu'un prêtre lance comme du haut d'une tour
j'adhère pas à l'idée que tu me tiennes rigueur, que tous les ans, je refuse ce commerce de fleurs
je refuse les mots incongrus, que m'ont jetté des psys et autres intrus
que tu étais sûrement mieux ailleurs, qu'ainsi t'oubliais tes douleurs
c'est égoïste assurément, mais imaginer ne fut ce qu'un instant
que t'as troqué notre amour contre un quelconque ministère à droite du grand dirigeant, me sidère
J'ai toujours au fond d'une armoire, un sac plastique avec un carnet noir
ainsi que le pyjama bleu que tu portais, des trésors de larmes que je n'explorerais sûrement jamais
Depuis les rires ont été reappris, faut dire que mes gars s'en chargent comme d'un défi
ma vie a continué de passer, mon parcours t'a sûrement étonné
Mais si depuis ta belle chambre, avec vue sur le soleil de ce mois de décembre
tu peux apercevoir ces quelques mots, reçois toute ma tendresse, mon beau frérot

jeudi 14 décembre 2006

Flop

Matin dans la voiture:
Maman c'est toi qui viens me chercher à l'école?
Non loulou, maman elle va chez le médecin
Ah? Pourquoi?
Bah en fait je vais chez le doc qui aide les mamans à faire venir les bébés, tu t'en souviens t'étais venu un jour avec moi
Ah oui...mais là pourquoi t'y vas? t'as plus de bébé dans le ventre, petit frère est sorti
oui mais en fait, on doit y aller régulièrement pour contrôler que tout va bien, pis aussi j'ai besoin qu'il m'aide pour autre chose... (restons évasive)
Ahhh? et qu'il t'aide à faire quoiii?
Euh...disons que justement, je ne veux pas de petit frère pour le moment donc il va placer dans maman, un appareil qui évite l'arrivée des bébés
Tu veux dire qu'il va tuer les bébés??????!
Non! ça évite qu'il y en ait justement. C'est pas un appareil qui sert à les enlever quand ils sont déjà là, justement ça sert à les empêcher d'arriver.
Hum...(pas convaincu) ça leur fait pas de mal?
Non bien sûr que non.
Et toi ça va te faire du mal? (voix un peu triste)
Bah disons que c'est pas super agréable, ça fait un peu mal mais après ça passe (voix de maman attendrie par la sollicitude de son fils)
Ah ok je comprends.. (pensif)
quelques secondes plus tard....
Maman?
Oui mon petit coeur? (suis sûre que le débat n'est pas terminé, quelque chose lui trotte encore dans la tête, il est pas rassuré, il est adorable cet enfant...)

Euh...tu pourrais arrêter de chanter, j'entends plus la belle chanson...
Ah? euh? oui bien sûr chéri...

mercredi 13 décembre 2006

Jour de fête

Noël approche et avec lui toute une période que je n'affectionne pas spécialement.
Pour contrer le sort, je proclame aujourd'hui,
mercredi 13 décembre, la fête des mots retors.

A toi Phillibert, j'aimerais dire que tu me les brises menu menu,
que rien que ta présence à ces fêtes me soulève le coeur de manière aigue.

Toi Aldamur, ce serait bien que tu me lâches la grappe
que tu m'oublies et que tu dégages de mes penattes.

Toi Germaine, il serait temps que t'ouvres les yeux et grandisses
comprends que c'est pas avec du coton qu'on construit une bâtisse.

Gertrude, arrête de te mater le fond du nombril
le monde n'est pas constitué que de fieffés imbéciles

Gustavine l'amitié est un bien précieux et rare
accepte les autres sans croire qu'ils ont tous une tare

Phyllis sors de mon champ de vision, donne moi de l'air
va loin, immigre en Alaska ou part en station balnéaire

Cunégonde tu sais que je t'adore et que je m'inquiète
par pitié quitte ce gros porc, ne vois tu pas comment il te traite?

Toi mon cher Anaquin
arrête de te cacher derrière le vin
ça ne résous rien et pire: amplifie
ce rose absent de votre vie

Fuldebert toi mon grand gamin
poursuis ainsi ton chemin
je voudrais juste que ta tête soit lestée
d'un peu plus de maturité

Alors toi ma brave Berthe
qui de tant de "soi-disant malheurs" est couverte
relativise et souris un peu de temps en temps
tu verras que le bonheur est un hôte accueillant

Prosper je pensais que t'avais passé l'âge
des chamailles et des enfantillages
visiblement je me suis trompée
je m'en vais vite te confectionner une étiquette "passé"

Toi mon Alphonse qui me suis
je te souhaite un baiser sous le gui
et une épouse moins compliquée,
mais je t'en prie fais des efforts pour la garder

Je voudrais te dire ma gentille Sidonie
que malgré que je ne paraîs pas une parfaite fille
je t'aime énormément et regrette
cette vie de chien qui vous bouffe la tête

A vous tous, partis bien loin
Chlitorines, Germains et autres Flibustins
j'aimerais dire que vous me manquez
en ces temps de Noël, même pas enneigé.

* je m'excuse d'avance auprès de toutes les personnes portant un prénom ci-dessus.

mardi 12 décembre 2006

Mes airs ne font pas vos chansons

Certains m'accompagnent depuis un bout de temps, d'autres sont assez nouveaux dans le lecteur. Je les écoute en boucle jusqu'à m'en lasser, jusqu'à en dégoûter certains ("Maman, pas encore lui s'il te plaîtttttt!)

Robbie Williams: l'album Advertising Space - tous les jours à toute heure à n'importe quel endroit, Rob si tu m'entends, tu dis où, tu dis quand, j'accourt
(vous ai je dit qu'il était beau? et que je l'ai vu en concert et que lui et moi on était à peine séparés par 56000 personnes? et qu'il n'a vu que moi? mais comme j'étais accompagnée de mon Homme je me suis refusée à lui? Oui je sais je manque de discrétion mais fallait que je le dise, je suis sûre qu'il m'en tient pas rigueur)

Linda Lemay: Ma Signature - elle me remue, me retourne, me fait rire et sourire, je découvre et m'en lasse pas, Linda si tu me lis, pour Noël je veux bien un tête à tête avec toi pour jongler avec des motsmaux entre quatre yeux.

Amos Lee - Compil perso - en vrac Colours, In the Arms of a women, Keep it Loose Keep It Tight - sa voix est mon aller sans retour vers un endroit de velours.

Red Hot Chili Peppers - Best Of - ma jeunesse, la vôtre sûrement, du bon son qui claque et fouette les coeurs dès le matin.

Compilpersopastrèslégalejelecrains - BOF connues - des films qui m'ont touchée pour un tas de raisons et dont j'ai voulu (re)découvrir les bandes originales, un régal.

Et vous qu'écoutez vous pour le moment?

(un jour quand je serais grande et que je saurais comment mettre des liens, des images, des sons et toutça toutça, on se partagera un bout de son, rien que vous et moi)

lundi 11 décembre 2006

Vous ai-je dit?

Qu'il existe quelqu'un d'étonnant ici bas
quelqu'un qui chante et rit sans embarras
sans forcer ses émotions ni faire semblant
comme à Carnaval on déguise un enfant

Quelqu'un qui prend la vie tout bonnement
sans lui demander de miracles ni de présents
juste quelqu'un qui se réjoui tous les jours
des petites choses, des cris des oiseaux et de l'amour

Elle a pris pour sacerdoce de mener les siens
dans un quotidien joyeux où tout va bien
de leur enseigner des valeurs pures
de leur fournir des bagages sans craquelures

Certains nomment la leur: "marâtre"
comme une maladie digne d'un psychiatre
la mienne je la venère et l'admire
je lui sculpterai bien une statue de cire

pour ses enfants elle est le repère
le phare, le fort et le corsaire
leur rocher qu'ils savent immuable
dont la faiblesse leur paraît inimaginable

pour moi, elle est l'exemple absolu
celle que je voudrais voir élue
parmi la gente des mamans
si au suffrage votaient les chenapans

celle que je voudrais être même si j'ai pas sa vocation
car sa patience est infinie et la mienne parfois en capitulation
sa disponibilité me sidère et dans le domaine je ne ferai carrière
son don de soi n'a d'égal que celui des préposés au calvaire

ce que nous tous lui demandont sans cesse
certains en oubliant parfois la gentillesse
va au délà de ce l'on demande à une maman
même toujours prête au demeurant

invariablement elle répond par la positive
tout sourire et pleine de fibre affective
pour la joie de tout son monde
ceux qui l'ont rendue féconde

et puis il y a tout le reste
les promenades les jeux et tous ces gestes
qu'elle accomplit en chantant ou riant
faisant le beau temps sur nos coeurs d'enfants

si la pudeur ne me drapait comme un linceul
je lui lancerais des mercis comme des glaïeuls
je coucherais des mots sur son épaule
je ferais enfin plier le fier saule

mais comme dans ma muselière, athrophiant
vivent mes émotions comme dans un récipient
je m'en fais une amie complice
du quotidien et des cancans avec délices

Elle a remplacé ma soeur ma mère et toutes celles
que j'aurais voulu admirer de façon inconditionnelle.

samedi 9 décembre 2006

Dans ses yeux je voudrais voir

j'aimerais apercevoir
tout ce qui manque à mon coeur noir
des futilités qui adoucissent l'âme
et des indispensables à ma flamme

des soirs d'été sur la terrasse
des mots voilés ou dits à voix basse
des confidences tendres ou des souvenirs
et croire qu'on veut me l'entendre dire

des mers calmes et lisses comme du satin
une bouche qui me dévore comme un bon pain
des mains qui soignent les bleus et les maux
qui apaisent ma vie rien qu'en glissant sur ma peau

des litres de pluie et des vents déchaînés
des bras qui m'entourent comme un bébé
une couverture posée à même le sable
deux corps enlacés, affrontant le même diable

une fraise mûre et sucrée
dégoulinante de son jus d'été
deux bouches qui se la partagent
deux langues qui se lient sans ambages

un plongeon dans l'océan glacé
la surprise de mon derme herissé
et la douceur d'un corps chaud
m'envelopper, me servir de manteau

un dîner aux chandelles romantique
sans aucun courant éléctrique
si ce n'est celui dans nos regards
soulés d'un désir presque barbare

des promenades main dans la main
retrouver des vieux airs et des refrains
ceux qui nous rapellent l'aisance
avec laquelle on a traversé la petite enfance

des heures de corps à corps
comme une frénésie sans temps morts
des feux qui couvent éternellement
et s'emboîter comme par enchantement

des mouchoirs des draps et des puits
pour contenir mes sources pas taries
une écoute une présence et un regard
même quand je suis hagarde et sans fard

une canne une épaule un tronc
pour quand la santé me fera faux bond
du courage de la force et de la rage
quand mon corps sera en décrochage

de l'amour de l'écoute et de la sagesse
du jeu des rires et mille promesses
pour mes moussaillons tenir bon
calmer la mer, retenir l'agitation

une tête bien faite, un semblable digne
honnête et juste, jamais au delà de la ligne
des conversations qui durent mille ans
des idées échangées, des débats passionnants

de l'exigeance pour soi même
comme ce soir j'en écris l'emblême
des leçons des combats sans dépôt de bilan
de la pugnacité de la force et du cran

Pour ce regard aux mille ingrédients
faudra t il quérir mille chalands?
revoir à la baisse ses goûts culinaires
ou puiser dans son propre frigidaire?

vendredi 8 décembre 2006

A bon entendeur, salut!

Je ne voudrais pas revenir toujours sur le même chapitre et encore moins rendre le mal par le mal. Mais les soirs de pluie, je me demande innocemment si le remède n'a pas été pire encore.
Seule je me dois de rire jaune plutôt qu'à gorge déployée avec toi. Malgré toute mon envie de ruer dans les branquards.
Puisque tu as choisi de retourner ta veste, j'en prends mon parti mais n'oublie pas que bien mal acquis ne profite jamais.
Je ne te souhaite pas de boire le calice jusqu'à la lie mais à force de manger à tous les rateliers et de conter des sornettes tu risques d'en essuyer les plâtres.
Tu n'as fait qu'enfoncer une porte ouverte, point de mérite à cela.
Me fais pas croire que vous êtes comme cul et chemise je ne te croirais pas.
Enfin...fais ce que tu dois et advienne que pourra, si ainsi tu peux te faire ton beurre pendant qu'elle se fait des châteaux en Espagne, je ferais contre mauvaise fortune bon coeur mais on ne m'y reprendra pas, car chat échaudé craint l'eau froide.
L'histoire suit son cours et malgré que t'essayes de me faire prendre des vessies pour des lanternes je ne suis pas dupe.
Tu peux raconter ce que tu veux mais chez moi faute avouée n'est pas pardonnée.
Je savais pourtant que tu pouvais mentir comme un arracheur de dents mais je ne pensais quand meme pas que t'aurais l'audace de battre le fer tant qu'il était si chaud...
Tant pis pour elle car il n'est pas de pire aveugle que celui qui ne veut voir, moi à présent je m'en lave les mains.
D'accord je me suis fourrée le doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule mais que veux tu parfois je ne sais à quel Saint me vouer et pour que mes douleurs ne restent pas muettes je me laisse alors bien malgré moi jetter de la poudre aux yeux.
Finalement je crois que je l'échappe belle, car je ne suis pas sûre que l'occasion ait fait le larron, je pense plutôt que chassez le naturel, il revient au galop.
Méfie toi quand même de la suite car les mensonges ont les jambes courtes..
Tu t'es pas foulé la rate pour ménager ma peine, t'y as pas été par quatre chemins et tu continues de filer toutes voiles dehors.
ça me déçoit malgré que je sais depuis longtemps qu'on est jamais trahi que par les siens... protégez moi de mes amis car de mes ennemis je m'en charge
Tu m'as promis monts et merveilles mais je suppose que la fin a justifié les moyens...
Alors pour tout ça et pour le reste...
Bon vent!

mercredi 6 décembre 2006

Toutes ces autres que je suis

On a tous nos côtés cachés. Ceux que l'on garde jalousement pour soi dans un jardin secret ou ceux que l'on taît car ils ne nous avantagent pas.

Mon jardin secret je le partage avec vous, je vous y confie mes peines, mes joies, mes sourires et mes émois. Vous êtes les spectateurs "privilégiés" d'une tranche de vie que la plupart ont ignorée.
Mais je ne serais pas honnête en ne vendant que le côté pile de la marchandise.
Je suis faite de plein de facettes, certaines qui me mettent en valeur, d'autres moins.
Quelqu'un qui me connaît très bien et qui après la lecture de mon blog m'encensait récemment, m'a fait réfléchir.
Suis je réellement comme on me perçoit? Ou est ce que je ne donne que mes bons aspects?
Comme quand j'ai une décision à prendre, je vais "peser" le pour et le contre, comme un tableau avec un actif et un passif, mais sans complaisance.

J'ai l'art de m'énerver pour des broutilles, des histoires de poils dans la baignoire ou de portes de placard non fermées pour la 12 ème fois dans la journée. Je ne suis pas du genre à bouder, je ne supporte pas ça, pour moi l'indifférence est je crois ce qui me blesse le plus, alors j'explose. Avec les années j'ai appris à me canaliser, à faire mon "Muroroa" à moi, je vais plus loin, je me lance dans une activité qui me demande beaucoup d'énergie et ça fait retomber mes chaleurs.
Mais pas toujours, alors je m'emporte, devant mes enfants parfois et il n'est pas rare de voir deux paires d'yeux bleus complètement decontenancés me dévisager sans comprendre, car pour eux le méfait n'est pas proportionnel avec l'explosion. Pour moi non plus avec le recul...
Aussi, une paire d'yeux bruns qui me dit "ok, zen, n'en parlons pas surtout, je vais faire ce que tu veux". Une fuite, mon Homme a horreur des conflits, bien plus horreur que moi encore, donc il fait ce que je lui demande sans en discuter, même si je n'ai pas totalement raison, même s'il a des arguments à m'opposer.
Et alors j'obtiens ce que je veux, sans guerre et ça me laisse un goût amer. Car il n'y a rien qui m'insupporte plus que le fait de gagner sans honneur. Avoir gagné juste parce que l'adversaire a décidé que ça lui rentrerait par l'oreille droite à du 80km/h et que ça ressortirait aussi vite par l'oreille gauche à du 220km/h, m'agace.
Mais n'a t il pas raison après tout??

J'ai aussi la fâcheuse tendance de diriger. Perfectionniste dans tout ce que je fais, je préfère accomplir moi-même les tâches plutôt que déléguer et devoir expliquer 10 fois comment il faut faire. Et finalement le refaire parce que ce n'était pas à mon goût...
Bien entendu je peux aussi par temps d'orage, reprocher à l'autre de ne pas m'aider.
En 16 ans, mon mari m'a dit une seule fois et sur un sujet sur lequel il avait tort, "mais quoi que je propose, je ne suis pas sûr que ça t'ira alors je préfère te laisser faire".
Sur ce sujet là précis, qui est celui des vacances, que j'organise tous les ans, sans oublier le moindre détail, pour que tout mon monde soit ravi et qui convient parfaitement à tous les protagonistes, il m'a dit que tout ce qu'il m'avait proposé ne m'avait pas convenu.
Il ne s'en est jamais occupé et évidemment sur le moment j'ai réagit violemment, mais plus tard j'ai compris que c'était un exemple maladroit certes mais quand même représentatif de mon monde de fontionnement.
Depuis toute petite, je me gère, moi et les autres. Alors j'ai sûrement du mal à laisser quelqu'un d'autre le faire à ma place mais j'ai aussi du mal de ne pas être aidée...
Paradoxe quand tu nous tiens.

Néanmoins, je suis quelqu'un de loyal et généreux. Mon coeur saigne devant la tristesse des autres et je suis capable de tout quitter séance tenante pour aider quelqu'un dans le besoin.
ça m'a souvent joué des tours d'ailleurs, j'ai été déçue plus souvent qu'à mon tour, mais je persevère, j'ai confiance dans le genre humain malgré tout.

J'ai aussi la diplomatie en moi, cette façon de réussir à désamorcer les plus grandes querelles, du moins celles des autres.
Une amie à moi, récemment disparue m'a un jour dit, j'avais alors 18 ans: avec ton sourire et ta voix douce, tu iras partout dans la vie.
Je l'ai retenu ce compliment, tout les jours j'en use. Au bureau, en famille ou avec les enfants, je les mène toujours là où ils doivent aller (ou serait ce plutôt là où je veux qu'ils aillent...?)

Je suis une bonne copine. La pote qui écoute pendant des heures, qui fait rire quand les larmes coulent, qui organise des repas de nanas tous les deux mois, où on est une quinzaine à se fendre la poire et à oublier nos dégoûts.
Celle qui décide au pied levé de mobiliser tout le monde pour un annif, une peine de coeur ou une naissance.
Un peu comme un maillon fort dans la bande. De la quinzaine de copines dont je parle, si une seule lisait mon blog, elle serait effondrée de me savoir faible, personne ne le soupçonne.
Je le reproche d'ailleurs dans ma tête: et moi quand je vais mal, qui est là pour moi à part X? Personne! (mais je ne leur ai jamais rien dit non plus....)

Je suis d'une intolérance rare envers ceux qui m'ont blessée.
La maxime "tends ta deuxième joue pour qu'on te refrappe", ça marche pas chez moi.
Le pardon peut être, l'oubli jamais.
ça donne des relations très froides avec les gens avec qui j'ai un conflit, pas nombreux heureusement. Je suis incapable de les regarder dans les yeux, c'est mon "truc" à moi. Avoir un "oeuf à peler" avec quelqu'un et rester égale à soi même, c'est au-dessus de mes forces.
Y a toujours un moment, où ça va revenir sur le tapis. Je crois que je suis du genre "chiante" :-)

Je suis totalement et définitivement spontannée, distraite et dépourvue de mémoire.
Au risque de parfois blesser ou vexer ma meilleure amie adepte de la perfection du détail.
Les exemples sont légion où elle me sert de "cerveau".
"Ne prend pas ce rendez-vous là car tu vas chez le dentiste ce jour là"
"N'achète pas ça, t'as acheté le même il y a deux mois"
Ah bon...?
Telle histoire me tracasse, telle personne n'a pas été correcte.
Mon sang ne fait qu'un tour et c'est parti, je prends le téléphone et en parle, ou je prends la voiture et je vais la voir, faut "clarifier".
Evidemment, j'ai pas cherché à savoir si telle personne serait présente, alors que je viens de me taper 200 kilomètres.
Autant je peux être diplomate autant j'oublie de tourner ma langue dans ma bouche 7 fois avant de parler.
Bref, des petits détails qui parfois me rendent pénible.
Distraction et orientation. ça rime. et chez moi c'est pire qu'une rime, c'est un synonime, une paire de frères.
J'ai déjà parcouru des dizaines et des dizaines de kilomètres avant de m'apercevoir que je suis dans la mauvaise direction...
Cet aspect de mon caractère est devenu une anecdote entre nous.
A un carrefour inconnu mon mari me demande souvent: bon et maintenant on va par où? Moi le nez dans la carte et sure de mon fait, je lui dis: droite.
A chaque fois il prend gauche, l'inverse de ce que je dis, et invariablement, c'est la bonne direction.
Bref on apprend à vivre avec mais c'est tout de même pénible pour soi (un peu) et pour les autres (beaucoup)

Je suis une passionnée. De courte durée parfois mais passionnée. Je teste, j'essaye, j'y passe des heures, j'en perdrais le sommeil mais tant que je n'y arrive pas, je lâche pas.
Cela ne s'applique évidemment qu'à ce qui me passionne.
Tout ce qui est manuel par exemple, j'y mettrais même pas une main.
Couture, jardinage, scrabooking, broderie .... je vais plutôt réussir à me blesser qu'autre chose.

Voilà un aperçu pas très clair peutêtre mais assez honnête de mon caractère.
Pas évident tiens de s'avouer ce genre de choses.
Je vais peutêtre retenir la méthode pour ceux qui m'entourent :-)

Voyage

On était en juillet, l'été battait son plein, le train était bondé.
Le contrôleur crie soudain: "prochain arrêt: BledPerdu"!

Son coeur bat la chamade, elle se demande à quoi va ressembler ce lieu, objet d'encore un déménagement, sûrement le 10 ème alors qu'elle n'a que 18 ans.
Main dans la main avec son amoureux de l'époque (un petit con entre parenthèses),
elle descend du train vers sa nouvelle vie.
Et là désolation et vide alentour. En face de la gare, un immeuble désafecté avec une pancarte "ne pas entrer, danger", des champs à perte de vue et des vaches qui se tiennent là tranquilles comme si rien, même pas un train, ne pouvait leur gâcher la journée.
Elle qui n'a jamais habité qu'en métropole, croit halluciner.
Pincez moi, c'est pas ici que je vais vivre le mois prochain??
Ignorant délibérement la pancarte "BledPerdu" sur le mur, elle s'en va s'enquérir auprès du chef de gare.
"Excusez moi monsieur, nous voulions aller à BledPerdu".
"Mais vous y êtes"!
"Ah...et y a autre chose à voir, ou tout est là"??
"Ah mais en fait, faut attendre le car, il va vous conduire au centre ville".
Ouf nous voilà rassurés.
On attend et finalement le "car" arrive.
Disons plutôt le bus, non la navette, non la voiturette playmobil.
Jaune pétant, de la place pour 8, chauffeur compris.
Billet gratuit.
Il se met en marche, traverse champs, vaches et corbeaux.
Et finalement nous arrivons au "centre ville".
Une place avec des cafés autour et une grande surface.
Zen...
Bon bah on a la journée devant nous, après tout on vennait faire du tourisme, connaître les lieux avant de déménager. Donc touristons.
Assis dans un café, un chocolat devant nous, on se demande dans quel pays on a débarqué.
5000 habitants pour ce que l'on apelle le Grand "BledPerdu" à savoir le village où on se trouve et puis les communes avoisinantes, certaines peuplées de quelques 80 âmes.
On est loin de la capitale...

Et puis vient le déménagement, on emballe cartons et meubles, on fait ses adieux, déchirants évidemment, on se promet tout un tas de choses que l'on ne tiendra jamais.
Le grand jour arrive, lui même suivi du jour de la rentrée.
Nouvelle école, nouveaux visages, nouvelles habitudes et encore un village à apprendre à connaître, situé à 30 kilomètres de la maison.
Evidemment, faut y aller en car-bus, sauf que cette fois il y a de la place pour au moins 50 personnes, sauf qu'on est 125...
Et il faut repérer l'endroit, ne pas louper l'arrêt, essayer de trouver ses repères etc etc

Les mois suivent leurs cours, on jette un amoureux, on en reprend un autre,
celui là même qui m'accompagne encore aujourd'hui.
Et les vaches, les moutons, les champs et les corbeaux sont toujours à la même place.

Quand elle va en métropole elle en a le tournis, y a trop de monde mais pas assez de vaches.
En automne, les forêts se parent de leurs plus beaux habits pour l'impressionner, en hiver elle est réveillée par les cris des enfants dévalant les pentes enneigées, en été les petits jouent dans les rues jusque tard le soir avec leurs parents et au printemps ce sont des promenades dans les bois pour aller cueillir des fleurs.

Cette région a su l'apprivoiser, elle se surprend à espérer d'y passer ses vieux jours, elle veut des enfants pour rouler à vélo sans craintes et cueillir des fleurs et reconnaître les cris des oiseaux.

ça fait 16 ans qu'elle y habite, elle conçoit mal d'aller ailleurs.
Elle peut presque dire "chez nous" quand elle parle avec un autochtone.
Ses enfants sont nés là, ils connaissent plus de noms d'oiseaux qu'elle même n'en a jamais appris.

En hiver ils rentrent le soir avec les joues rouges d'avoir trop joué dans la neige et la saison ne se passe pas sans qu'elle n'ait reçu une boule de neige en pleine tête.
En été, ils reviennent avec des habits qui ne leur appartiennent pas car ils ont passé l'après midi à la rivière.
Au printemps, ce sont des longues randonnées dans les bois d'où ils reviennent des bouquets plein les mains et des sourires plein le coeur.
En automne, on écoute le brâme du cerf en le dévisageant à 10 mètres et on ramène plein les poches des glands et des feuilles d'arbres, jaunies et gorgées de soleil.

Le cinéma est à 30 kilomètres, les cigarettes achetées en soirée faut oublier.
La clinique la plus proche est à 40 minutes de route, les expos et les concert sont d'autant de raisons de partir en voyage.

Mais c'est sûrement ici qu'elle finira ses jours aussi longtemps que les rires des enfants, lui feront oublier tous ses mauvais printemps.

dimanche 3 décembre 2006

Les Sans Abris

On déménage, ce sont de nouveaux lieux
tout paraît hostile, le quotidien pas radieux
les cartons les meubles la tâche est pas mince
et pis faut préparer la chambre du nouveau prince

L'enfant aussi est perdu
les rues lui semblent des avenues
il connait personne dans le quartier
les autres petits le croisent d'un air altier

on se surprend à souhaiter
de faire des boums et les convier
les vilaines ouailles
qui boudent le fruit de vos entrailles

pas un seul ami avec qui partager
les douces rigolades ou les jeux d'été
mon coeur de mère ruisselle
à cause de ces minus sans cervelle

et puis voilà qu'un jour
on l'invite ou on lui dit bonjour
son sourire est revenu
aux minus je trouve des vertus

soudain et sans crier gare
ce qui éclairait mon coeur comme un phare
devient présent à tous les instants
comme un flirt trop accomodant

ils arrivent, entrent sans frapper et se vautrent
et vous regardent comme une astronaute
quand vous avez l'outrecuidance de dire
euh te mouche pas dans mon pull en cachemire

ils mangent comme quatre et boivent des litres
imposent leurs gouts et vous avez pas droit au chapitre
restent chez vous jusqu'à des heures incongrues
vous réveillent aux aurores et vous trouvent une mine abattue

dormir les week ends et les fériés
n'y pensez plus car vous vous faites visiter
leurs parents vous doivent une pension alimentaire
la garde alternée s'installe, vive le calvaire

bonjour madame vous êtes là cet après midi?
vous sentez le piège et pourtant vous êtes pas ardie
vous renoncez à un calin crapuleux
pour que leurs parents se retrouvent en amoureux

En congé vous vous prélassez en petite tenue
la cigarette, le bouquin et le chocolat
installée dans le divan, le pied absolu
rien à faire, page blanche à l'agenda

quand soudain on sonne la porte
bien decidée vous faites la nature morte
hors de question d'accueillir un indésirable
vous le vouez à des sorts inavouables

mais voilà que le silence ne suffit pas
l'intrus est décidé et frappe avec fracas
il a fait le tour et planté devant la porte fenêtre
reluque votre tenue le nez collé à à peine un mètre

un autre jour, il se pointe le matin
la voiture accuse votre présence c'est certain
"mon tendre est à l'école" dites vous à votre future adoption
oh mais c'est pas grave, je vennais juste regarder la télévision

Et c'est ainsi tous les jours qui se lèvent
ils sont collants et leurs visites pas brèves
vous espérez presque les voir partir à l'armée
en camp de scout ou dans un loft enfermés

ils sont adorables et tout mignons certes
même s'ils vous envahissent et vous rendent verte
ils ont rendu le sourire à votre enfant
et du bout des lèvres vous en êtes reconnaissant

samedi 2 décembre 2006

Tralalas vécus

Depuis une semaine que j'aide le Grand Saint au chapeau pointu dans sa tâche ardue:

Quinze jours avant sa fête, déposer tous les jours un petit quelque chose dans les souliers que l'enfant aura la veillé preparés.

Mandarine, biscuit, sucette ou chocolat, tout est bon, pourvu que le matin, on ait la preuve de son passage.
Alors le soir pendant que les anges veillent sur leur sommeil me laissant ainsi un peu de répit, je descends accomplir ma mission.
Mais parfois j'oublie...
Et alors là faut doubler d'astuces pour ne pas se faire avoir.
Matin d'oubli:

Mamannnnnnnnnnnnn (prémices de sanglots dans la voix), Saint Nicolas n'est pas passéééé
Mais si mon petit mouton, sûrement que si, t'as pas bien regardé (concours de mauvaise foi et panique naissante)
Mais nonnnnn, j'ai peut être pas été assez sage??? Tu sais comme dans la chanson :

(Saint Nicolas patron des écoliers, apporte moi des pommes dans mon petit panier, je serais toujours sage, comme une petite image, j'apprendrais mes leçons pour avoir des bonbons)

Mais bien sûr que si mon coeur, t'as été adorable, va finir de t'habiller, on cherchera après.

Subterfuge et grosse panique plus tard: l'enfant redescent, portant toujours la misère du monde sur ses frêles épaules.
Bon allez on va chercher maintenant, tu sais Saint Nicolas est un peu vieux alors il a peut être pas vu tes chaussures ni celles du petit frère, il a peut être deposé ailleurs....

Petite voix fluette: "chuchette? bonbon??" (en voilà un qui a tout trouvé tout seul)

Ah bah tu vois mon petit lapin, Saint Nicolas est quand même passé, mais sûrement pressé, il a mal visé (Grand Saint si tu m'écoutes, oui je te maltraite un peu mais c'est pour la bonne cause)

Et voilà comment ravir un enfant qui est toujours aussi crédule malgré qu'il a 9 ans et ravir un mignon qui peut se baffrer de sucettes dès 8h du matin....


Et puis vient le grand jour...

Le 6 décembre (ou avant si le jour J tombe en semaine - et oui le Grand Saint est compréhensif et flex, il pense aux parents qui bossent) :

Modus operandi

La veille préparer son arrivée:

- déposer une assiette avec des biscuits (parce qu'il aura faim) (si vous préférez le pain au saucisson c'est votre droit), une carotte (pour l'âne), un grand verre de lait (parce qu'il aura soif) (si vous preférez la goutte, ou le pastis, c'est vous qui voyez)

- réussir à convaincre les enfants d'aller se coucher et de ne pas veiller TOUTE la nuit, pour assister à sa venue

Attendre qu'ils dorment (enfin) et commencer à déposer sur la table, les meubles et tout ce qui est visible, ce qui a été au préalable choisi avec objectivité et discernement (...) par votre enfant.

(Des semaines avant, les différents magasins de jouets se chargent bien volontiers de vous envoyer des DIZAINES de catalogues, ainsi la tâche de l'enfant se révèle plus simple: il peut sans difficulté soit élaborer sa propre liste soit découper les images de ce qu'il veut.
Pas de limite évidemment...
Je fais évidemment l'impasse sur la course à l'échalotte pour trouver la liste de tout ce qui aura été coché, choisi ou découpé, ainsi que les listes à déposer chez les autres membres de la famille et bien sûr la Saint Nicolas des autres enfants de la famille, car on est pas que maman, mais tata, marraine etc...)

A mon tendre qui demandait un jouet réellement trop cher et à qui j'en faisais la remarque, je me suis vue répliquer: Bah c'est pas toi qui achètes maman, c'est Saint Nicolas et il a une usine lui.. (note pour l'année prochaine: trouver d'autres arguments)

Et puis il passe aussi chez mamie (*2), chez marraine, au boulot de maman, au boulot de papa, chez parrain, chez tonton et tata (*3), au foot, dans les rues de la ville, dans les magasins et à l'école (et je suis sûre que j'en oublie).

Bref, on l'aime bien Saint Nicolas mais quand on a en plus, un Tendre né en décembre et qu'on fête AUSSI Noël, ça fait vraiment beaucoup...

Mais ne vous y trompez pas, j'adore ça :-)

Turlututu

Ce soir je vais vous parler du Grand Saint,
celui qui a une barbe toute blanche et un chapeau pointu.

Il arrive en nos contrées le 6 décembre, date de sa fête.
Pas connu de tout le monde, il fait un pied de nez au Père Noël en exauçant 19 jours avant, les voeux des enfants.

Dans sa générosité bien connue, le Grand Saint arpente toits, cheminées et avenues,
pour déposer pendant la nuit, de quoi faire sourire les tout petits.
Au matin on se précipite pour fouiller les chaussons et se régaler de tous les bonbons.
Grand Saint a bien trop de labeur, alors pour l'aider les parents s'y mettent avec ferveur.
Tous les soirs ils remplissent de sucettes chocolats et autres anti diètes,
les chaussants de leurs enfants pour que la féerie reste complète.

Se substituer à une force divine, c'est ardi mais on en prend son parti
car la mission la plus chère aux parents est d'alimenter les rêves de son enfant.

Alors le soir quand les songes font sourire les tout petits, les parents descendent en catimini, remplir de jouets guimauves et carambars, les chaussons la table le buffet de grand mère et même le bar.

Il y en a partout dans tous les coins, on a bien travaillé ça c'est certain.
A voir le coeur à l'ouvrage qu'ils y ont mis, on se demande qui est le plus ravi.

La nuit paraît longue à force d'attendre, au matin les petits pas on veut entendre.

Et puis ce sont des rires, des cris et l'émotion attendrissante.
D'avoir tant exaucé, on se croirait étoile filante.

A l'année prochaine et merci pour toute cette joie
Oh toi, Grand Saint Nicolas!

(et tralala...)