lundi 11 décembre 2006

Vous ai-je dit?

Qu'il existe quelqu'un d'étonnant ici bas
quelqu'un qui chante et rit sans embarras
sans forcer ses émotions ni faire semblant
comme à Carnaval on déguise un enfant

Quelqu'un qui prend la vie tout bonnement
sans lui demander de miracles ni de présents
juste quelqu'un qui se réjoui tous les jours
des petites choses, des cris des oiseaux et de l'amour

Elle a pris pour sacerdoce de mener les siens
dans un quotidien joyeux où tout va bien
de leur enseigner des valeurs pures
de leur fournir des bagages sans craquelures

Certains nomment la leur: "marâtre"
comme une maladie digne d'un psychiatre
la mienne je la venère et l'admire
je lui sculpterai bien une statue de cire

pour ses enfants elle est le repère
le phare, le fort et le corsaire
leur rocher qu'ils savent immuable
dont la faiblesse leur paraît inimaginable

pour moi, elle est l'exemple absolu
celle que je voudrais voir élue
parmi la gente des mamans
si au suffrage votaient les chenapans

celle que je voudrais être même si j'ai pas sa vocation
car sa patience est infinie et la mienne parfois en capitulation
sa disponibilité me sidère et dans le domaine je ne ferai carrière
son don de soi n'a d'égal que celui des préposés au calvaire

ce que nous tous lui demandont sans cesse
certains en oubliant parfois la gentillesse
va au délà de ce l'on demande à une maman
même toujours prête au demeurant

invariablement elle répond par la positive
tout sourire et pleine de fibre affective
pour la joie de tout son monde
ceux qui l'ont rendue féconde

et puis il y a tout le reste
les promenades les jeux et tous ces gestes
qu'elle accomplit en chantant ou riant
faisant le beau temps sur nos coeurs d'enfants

si la pudeur ne me drapait comme un linceul
je lui lancerais des mercis comme des glaïeuls
je coucherais des mots sur son épaule
je ferais enfin plier le fier saule

mais comme dans ma muselière, athrophiant
vivent mes émotions comme dans un récipient
je m'en fais une amie complice
du quotidien et des cancans avec délices

Elle a remplacé ma soeur ma mère et toutes celles
que j'aurais voulu admirer de façon inconditionnelle.

1 commentaire:

Marieve Gagné a dit…

Puisque c'est écrit ici,
puisque c'est si doux de vérité,
je souhaite que tu lui lances ces mots qui sont pour elle....