mardi 28 novembre 2006

Circonflexe

Il y en qui sonnent comme un vent d'été
qui chantent la mer et le soleil dans les blés
pis il y a ceux qui blessent l'écoute
qui agressent l'oreille, qui nous dégoûtent

Des expressions alambiquées
des termes inconnus, des nouveaux nés
Des comparaisons hasardeuses
des fins de phrase souvent douteuses

Celui que je préfère est le sien
de tout là bas, qui me fait tant de bien
que si je ferme les yeux j'entends les cygales
me murmurer des mots doux, aussi beaux qu'une chorale

Oui c'est bien à toi que je m'adresse
toi qui sonnes comme une caresse
malgré que je doute que ma prose traverse
les kilomètres et les rideaux d'averses

Depuis bien des années tu suis
mes joies, mes délires et mes tranches d'ennui
sans que pour autant je ne partage
mes doutes, mes peurs: mes compagnons de voyage

Ce n'est pas un manque de confiance
je sais que tu en es pourvu d'avance
c'est juste que notre relation je veux préserver
de la plainte, de la tristesse et des larmes versées

Si j'étais autre et bien plus forte
je serais depuis longtemps venue frapper à ta porte
mais je ne peux me donner toute entière
y a des morceaux qui sont déjà sous Terre

La crainte de te perdre, me fait perdre mon sourire
tu sais celui qui jaillit pendant tous nos délires
Parfois la peur que tu m'oublies m'étreint
me serre la gorge, me donne envie de prendre le train

Les heures passées ensemble consolident pourtant
cette envie de courir, traverser l'océan
A chaque fois avec moi-même je négocie
cet aller sans retour, celui de toute une vie

Ton regard plein de mots et tes mains de coton
m'ont fait réaliser que je frôlais l'abandon
d'une tranche d'années, d'un parcours boîteux
pour les yeux d'une amitié, incestueuse si je veux

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