vendredi 24 novembre 2006

Prouesses

Des yeux noirs, une belle gueule
il parade et cherche la meuf seule
ce soir il emballera c'est certain
le playboy doit ajuster ses comptes demain

c'est ainsi depuis pas mal d'années
le mercredi et les chiffres c'est sacré
depuis que le poil lui pousse sur le torse
le bélâtre drague avec son dialogue en morse

Pour rester dans l'air du temps
il s'impose un régime amaigrissant
tel un pêcheur restreint par Bruxelles
il ne dépassera pas son quota de pucelles

Autour d'une mousse, avec Nico, il relate
les techniques d'approche, les positions d'acrobates
Ils rient ensemble de leurs billevesées
celles qui ont appaté la jolie pyroxidée

Ensuite sur un carnet comme des étudiants
ils mettent des notes, des mots abêtissants
leur langue usée coincée entre les lèvres
couchant leur prose avec un soin d'orfèvre

Ils comparent et font des stats
des lignes entières sur le cul des candidates
choisissant les prochains lieux de chasse
tels des émirs réservant leurs palaces

Et le soir revient une fois encore
ils sont avides de gonfler leur score
ils sont préparés et ont pris leur douche
pour être en forme ils se sont mis une petite touche

L'after shave a coulé à flots
ils en ont même mis sur leur asticot
des fois que la chasse serait clémente
et que pour une gâterie, la petite serait partante

Ils se mettent au coin du bar
dans leur jeans serré ils font les stars
"vise moi cette poulette
je te parie qu'avant les slows je la prends en levrette"

Hier Nico n'a levé qu'une vieille avec des chiards
Il cherche avidement à combler son retard
il avise une brune mutine
qui sur la piste lui semble adultérine

Il se colle contre son dos
ondule en rythme, touche sa peau
oh! ce n'est pas un Kamel Ouali
mais à la culbutte il n'a jamais failli

"Elle se laisse faire la bougresse
je parie qu'elle veut que lui tâte les fesses!"
Et vas y que je te paluche
le postérieur de la greluche

Frotti frotta pendant un moment
c'est exquis mais ça va un temps
il a une réputation à tenir
faudrait songer à aboutir

Surtout que popol est impatient
le synthétique devient trop adhérent
deux jours sans faire trempette...
va y avoir de l'explosion de braguette

d'une main ferme il l'entraîne
de l'autre il lui fait sentir son pillon d'ébène
pour sûr que ça impressionne
il la sent toute en hormones

arrivès aux lieux du culte
il se sent plus dans ce tumulte
vite la prendre, que je me vide
j'espère juste qu'elle est pas frigide

elle le regarde d'un sourire calme
comme si à Cannes elle avait la palme
il se dit: elle se la joue artificielle
je vais lui en faire sentir de la bagatelle

et que je te fourre la langue dans les amygdales
et que je te fasse une fouille buccale
comme un spécialiste de l'ablation
que je te flatte le mamelon

45 secondes de préliminaires
mince j'ai failli depasser le temps règlementaire
passons aux choses sérieuses
Popol a comme qui dirait la fièvre aphteuse

De sa large main velue
il commence son exploration ardue
qu'est ce que c'est que cette mode
des pantalons avec des fermetures pas commodes!

il tire, dézippe et atteint
l'ouverture vers son plaisir enfin
et s'empresse de guider son patient
vers la caverne qu'il espère innondée abondamment

Alors que le fébrile a le nez à l'entrée
il se sent comme face à son frère aîné
son propre portrait se dresse face à lui
un moustachu avec la goutte au nez a fortiori!

Choqué, dégouté et bien débandé
il comprend enfin le sourire de l'acteur primé
Quitte les lieux et retrouve son copain
"Un coup d'enfer!" se vante t il hautain.

2 commentaires:

Marieve Gagné a dit…

Cette visite dans ton espace me fait tantôt rire, sourire,pleurer...

Tu as le don de jouer avec les mots,
te lire est pur plaisir...

merci

Cris a dit…

Bonjour M,

Désolée de ces secousses d'humeur, j'en suis la première affectée :-)
Mais promis j'essaye de stabiliser ma barque, c'est juste que le vent m'est parfois contraire.
Merci d'être passé me dire bonjour, c'est agréable d'avoir de la visite dès le matin.