samedi 18 novembre 2006

Sac à main

Septembre se défile comme un voleur.
Hier elle fêtait son anniversaire entourée des siens.
La famille réunie, maman, papa, frère, soeur, beau-frère, filleul, cousine éloignée, mamy courbée et tante lointaine.
Il ne manque que ce frère qu'elle aime mais qui a décidé de retourner dans le petit pays froid.
Elle a reçu plein de cadeaux, sûrement.
Zéro souvenir cependant.
Elle a pourtant reçu son premier sac de jeune fille, elle a treize ans.
Oublié la veille dans un magasin du centre ville, elle s'apprête à aller le rechercher.

Bas des marches, arrêt sur image.
Un cri, des hurlements.
Confusion.
Il l'a tuée hurle t elle.
Tetanisée.
Trou noir.

Balancements. Berceuse.
Dans ses bras elle tient son filleul, 2 ans.
Il hurle, gémit, tremble.
Son petit corps est agité de soubresauts, ses grands yeux noirs sont effarés, fous.
Elle continue sa berceuse. D'un voix douce, plus pour elle que pour lui.
Les gens hurlent autour d'eux. La police court dans tous les sens. Le recherche.

Ce mari, ce beau frère, cet humain qui a planté 8 fois son couteau dans un corps qu'il aimait, devant le fils qu'il avait desiré.
Sang, effroi, incompréhension, fin de vie.

Apprendre à vivre avec l'après.
Plus rien n'est pareil. La maison est secouée des cauchemards du petit.
Les nuits sont peuplés des pleurs en sourdine.
Quand il fait noir elle se bouche les oreilles pour éviter d'entendre le sang rouge qui coule entre les lames du plancher.
Elle se cache. Se réfugie. Dans un monde dans lequel personne ne doit entrer, jamais.

On ne s'explique pas à 13 ans les raisons d'un tel acte. A 2 ans encore moins.
C'est à notre vie à tous qu'il a attenté ce jour là.
15.10 h, fin du tiroir.

1 commentaire:

Doparano a dit…

Que dire après ça sinon....

Ouch!